Thriller écologique à saveur d’espionnage
Résumé :
Un groupe de chercheurs installé dans un site
de colonisation des anciens Vikings au Nunavut disparaît pendant l’hiver. Luc
Bélanger, océanographe vivant entre le Québec et la France, se trouve embarqué
à la recherche de la source d’un virus vieux de 250 millions d’années et
détecté en 2022 dans les eaux d’un ruisseau de la région parisienne. Au même
moment, en Sibérie orientale, un projet révolutionnaire de forage géothermique
est lancé par un groupe pétrolier russe. Quelque temps plus tard, voilà que des
pirates prennent d’assaut un navire de déchets pétroliers au large de l’Afrique
de l’Ouest… Tout semble relié pour condamner l’humanité à une nouvelle pandémie
: la dernière.
Commentaires :
D'entrée de jeu, je dois avouer que je ne
suis pas un lecteur de romans d’espionnage. Spécialité de Patrick de Friberg
qui, dit-on, avec Le protocole de l’extinction,
est sorti de sa zone de confort pour imaginer un thriller écologique mettant en
scène des protagonistes issus des services secrets et du contre-espionnage. Sur
fond de décor d’oppositions entre les grandes puissances, de crise énergétique
et de guerre froide.
La recette de ce roman noir très technique comprend
tous les ingrédients pour en faire un récit complexe aux multiples personnages,
quelques-uns réels (Poutine, Biden, Trump, pour ne nommer que ceux-là…), certains
dont on devine l’identité et d’autres fictifs. Une histoire se déroulant sur
plusieurs continents, dans plusieurs pays, certains identifiés et d’autres
issues de l’imaginaire de l’auteur. Dans une ligne du temps qui commence en
2021 et qui se termine à une date non précisée. Le tout reposant sur une
recherche d’une réalité scientifique et médicale habilement intégrée à la
science-fiction.
J’ai trouvé intéressante cette idée de
découverte fortuite d’une forme inconnue de variole, un virus enfoui à des
centaines de mètres et libéré à la suite de forages géothermiques, susceptible
de déclencher une nouvelle pandémie alors qu’on n’est toujours pas sorti de
celle de la Covid-19. C’est le point de départ et le prétexte pour Patrick de
Friberg pour y entremêler corruption politique, magouilles de gens d’affaires, ego
de politiciens prêts à tout pour conserver le pouvoir même en situation de crise,
scientifiques à la limite des règles d’éthique, assassinats et morts suspectes,
chaos généralisé, survivalistes… La liste peut s’allonger.
À quelques reprises,
l’auteur fait référence à certains de ses romans antérieurs (Le Dossier Rodina [2015] ou La Doctrine Guerrassimov [2021] qu’on
nous invite à lire). Des notes en bas de page permettent de décoder certains
acronymes ou de fournir des explications sur des événements ou des
personnalités mentionnés dans le récit.
Évidemment,
attendez-vous à une finale qui… Je vous laisse la découvrir par vous-mêmes.
Personnellement, je cherche encore le lien entre le premier et le dernier
chapitre.
Le protocole de l’extinction m’a permis de découvrir
un auteur prolifique qui a eu l’idée d’écrire ce livre parce qu’il en avait
assez « d’entendre “ Sauvons la
planète ”, alors que l’homme joue les
apprentis sorciers », lui qui a à son actif une quarantaine de romans
publiés en 30 ans.
« Né en France, il a d’abord choisi la carrière
militaire avant de poursuivre des études orientées vers les langues et la
gestion de patrimoine. Financier dans le milieu bancaire puis dans celui de
l’industrie, plongeur professionnel dans toutes les mers du monde et passionné
par les pays de l’Europe de l’Est, il a vécu de l’intérieur l’effondrement du
bloc soviétique. »
J’ai découvert dans Wikipédia qu’il a « vécu dans une petite ville au bord du fleuve
Saint-Laurent, Château-Richer [maintenant fusionnée avec Québec], avant de revenir en France à Chenonceaux. »
Le protocole de l’extinction inaugure une
nouvelle collection aux éditions Hashtag (Hashtag Noir) dirigée par Stéphane Ledien
(auteur lui-même de romans noirs) qui, selon les notes de remerciement de l’auteur,
« a supprimé un dernier
rebondissement de peur de provoquer une épidémie de cauchemars ». Je
vous invite à écouter l’échange que ce dernier a eu avec
René Cochaux [http://bit.ly/3k94uaC] dans lequel il explique les objectifs
de la maison d’édition et décrit le roman de Patrick de Friberg.
Merci aux éditions Hashtag pour le service de
presse et longue vie à Hashtag Noir !
Originalité/Choix du sujet : *****
Qualité littéraire : *****
Intrigue : *****
Psychologie des
personnages : ****
Intérêt/Émotion
ressentie : ****
Appréciation générale
: ****
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