ZEC La Croche (Maureen Martineau)

Maureen Martineau. – ZEC La Croche. – Montréal : Héliotrope, 2020. 171 pages.

 
 

Roman noir

 

 

Résumé :

Haute-Mauricie. Le train avance lentement entre lacs et forêts. À la gare de Rapide-Blanc, la vieille Mikona Awashish en descend pour rejoindre sa fille, qui l'attend sur le quai. Par la fenêtre du wagon, l'agent de protection de la faune André Chillas épie les deux Atikamekw, persuadé qu'elles sont là pour braconner. Mais c'est à un autre type de chasse que les femmes ont l'intention de s'adonner. Et elles entraîneront dans leur sombre dessein la jeune Lorie, venue se recueillir au bord du lac à Matte, sur le site de camping où sa mère a été tuée l'été dernier. Un paradis où, la nuit venue, rôdent toutes sortes de prédateurs.


Commentaires :

Les éditions Héliotrope Noir récidivent avec un autre sombre roman. Auteure de plusieurs polars, Maureen Martineau nous entraîne en Haute-Mauricie dans une Zone d’Exploitation Contrôlée (ZEC), royaume hors civilisation de certains mâles blancs, chasseurs, pêcheurs…, qui carburent à la testostérone. Elle met en scène trois femmes et une ourse qui ont diverses raisons de se diriger  vers le lac à Matte. Une histoire inspirée des enquêtes menées en Abitibi concernant la disparition et le meurtre de femmes autochtones, de l’implication et de l’aveuglement volontaire des forces policières. Une histoire à la fois horrible dans les faits relatés et poétique dans les descriptions oniriques de l’environnement où évoluent les protagonistes, « sous un ciel gros engoncé dans un matelas de nuages ». Un scénario dans lequel les « poissons sont les seuls gagnants ».

À mon avis, Zec La Croche est très certainement le meilleur roman de Maureen Martineau. « Bien tassé » en 169 pages, comme elle le mentionnait dans la dédicace qu’elle m’a faite. Un roman tout en ambiance. Des chapitres courts qui invitent à dévorer le récit en quelques heures. Un suspense qui se construit de page en page pour aboutir dans l’horreur une finale inattendue. Des personnages très crédibles qui convergent vers l’assouvissement de leur soif de vengeance. Et cette ourse…

J’ai beaucoup aimé et je vous le recommande sans réserves.

Ce que j’ai aimé : Le sujet d’actualité, la psychologie des personnages, le suspens permanent qui s’installe dès les premiers chapitres, le style de l’auteur. Des images qui nous hantent. D’autres qui nous rapprochent de la nature vierge tel ce train en provenance de Senneterre (Abitibi) qui « s’enfonce en forêt, escorté par une armée de sapins ».

Ce que j’ai moins aimé : -

Cote : *****