Piège de sang (Jean-Pierre Gagné)

Jean-Pierre Gagné. – Piège de sang. – Boisbriand : Éditions Pratiko, 2017. 364 pages.

Polar








Résumé : L’avocat criminaliste Sark écoute avec attention les aventures de son ami Jacques Poirier, un éminent chirurgien de Québec qui a dénoncé de façon fracassante l’achat de nouveaux appareils médicaux. Poirier, qui ne faisait que ce qui semblait être son devoir, passe subitement du statut de « sonneur d’alarme » à celui de cible. Tout d’abord, il voit sa carrière remise en question sous de faux prétextes et ensuite, il doit se débattre pour se tirer d’une situation où les chances qu’il soit accusé de meurtre sont fortes. Sark devra user de tous ses trucs, incluant les plus scabreux, pour le tirer de là.

Commentaires : Qui de mieux qu’un éminent chirurgien pour imaginer un polar dont l’action se déroule en milieu hospitalier et mettre en scène un éminent chirurgien aux prises avec un scandale politique. On est au Québec fictif, dans un Québec réel ébranlé depuis quelques années par la magouille politique, la collusion et le copinage transposés dans le domaine de la santé. En présence d’un ministre de la Santé à qui on ne donnerait pas le bon Dieu sans confession, dont la femme est directement en conflit d’intérêts et le frère bénéficiaire de contrats privilégiés. Un comité de sélection bidon contrôlé par un homme de main. Un premier ministre qui se tient à l’écart d’une décision douteuse privilégiant une entreprise qui susceptible d’en retirer des bénéfices pécuniaires hors proportion. Et chacun des protagonistes qui pourront toucher leur part du gâteau. Une fiction peut-être pas très loin d’une certaine réalité !  

Dans Piège de sang, Jean-Pierre Gagné décrit un milieu  où cocaïne, alcool, sexe intra-muros, ambitions personnelles allant jusqu’à trahir le serment d’Hippocrate en éliminant patients et collègues trop curieux. Peu rassurant de constater que certains médecins semblent manier avec autant de dextérité le scalpel que le revolver !

Au demeurant, une intrigue, campée en bonne partie sur le territoire de la ville de Québec (l’édifice Marie-Guyart sur la colline Parlementaire, le Château Frontenac, le restaurant Montego de la rue Maguire, le motel miteux du boulevard Hamel, le Colisée Pepsi…), en Floride et à Montréal, plutôt bien menée. Avec, cependant, une finale plutôt abracadabrante qui amène le lecteur à s’interroger sur le sens éthique du personnage principal.

Ce que j’ai aimé : Les descriptions des interventions chirurgicales. L’avocat à la morale plutôt élastique prêt à tout pour atteindre ses objectifs. En somme, la crédibilité de l’histoire (les risques associés aux « sonneurs d’alarmes ») racontée par un auteur qui aime indéniablement le métier qu’il pratique dans un hôpital du quartier Limoilou, à Québec.

Ce que je n’ai pas aimé : -


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